Un drame familial sur fond d’histoires de casinos francais, c’est ce qui s’est déroulé de 1977 à 2014 à Nice au travers de l’Affaire “Le Roux – Agnelet”. Au-delà de l’imbroglio judiciaire qui a tenu en haleine toute la France puisque 46 ans après on n’a toujours pas retrouvé de cadavre, on peut admirer le plein essor du paysage casinotier sur la Côte d’Azur qui sévissait des “années folles” à la fin des années 70.
Jusqu’au 31 mars 2024, la chaîne ARTE nous permet de mieux comprendre le lien qui unissait deux clans à l’hôtel-casino du Palais de la Méditerranée, véritable point d’orgue de la vie nocturne niçoise sur la Promenade des Anglais.
La vie de la jeune héritière Agnès a basculé en même temps que la cession du Palais, comme quoi son destin était peut-être inscrit dans les murs du casino! Retour sur cette chronique judiciaire disponible en replay.
Agnès avait 20 ans et les casinos battaient leur plein à Nice!
Sans dévoiler tout le mystère condensé dans les trois volets de la série “Tant qu’ils ne retrouvent pas le corps” de Pascale-Robert Diard et Rémi Lainé, on peut dire que cela se visionne comme un bon polar, tout comme le livre “La Déposition” paru en 2016 aux éditions l’Iconoclaste. Les deux supports traitent du même sujet poignant, à savoir la disparition à seulement 29 ans d’une riche héritière supposée morte le 2 novembre 1977. Le tout sur fond de rivalités casinotières dans lesquelles la mafia locale était sans doute partie prenante.
Alors qu’ils étaient encore enfants, Jean-Charles, Patricia, Catherine, et bien sûr Agnès, ont pu visiter les salles de jeux de ce lieu prestigieux, voire mythique, que dirigeait leur père Henri Le Roux, rattaché à la Société des Bains de Mer de Monaco. Régnant en maître, le bruit des fameux jetons les a longtemps marqués, voire excités ! Quant aux machines à sous, il était encore trop tôt pour les voir débarquer des États-Unis. Même si, aujourd’hui, grâce au Groupe Partouche, il y en a plus de 180 sur place!
Dans ce documentaire palpitant, Jean-Charles Le Roux raconte comment il trouvait du plaisir à se rendre au Palais de la Méditerranée, et comme c’était la belle époque dans les années 60! Bien avant que l’entreprise concurrente, à savoir le casino Ruhl, ne mette la main sur la propriété familiale de style Art déco comportant jadis de magnifiques vitraux. Car le Palais dont la façade était inspirée de l’Opéra de Paris attirait du beau monde, tout comme le casino Ruhl dans lequel même l’acteur Alain Delon avait investi son propre argent!
Une trahison familiale à 450 000 euros qui coûte plus chère que prévue?
En manipulant la jeune Agnès par le biais de Jean-Maurice Agnelet qui était devenu en même temps son avocat et son amant, Jean-Dominique Fratoni fricotant avec la mafia locale récupère le bel établissement. De là, tout se corse puisqu’on assiste à des règlements de compte interposés! Celle qui avait pris la suite de son mari décédé en 1967, c’est-à-dire Renée, perd le titre de PDG, alors qu’elle était l’une des premières femmes à diriger un casino en France dans un “univers d’hommes” tel qu’on l’imagine à tort parfois même pour les casinos en ligne!
Ainsi, Renée Le Roux doit remettre les clefs du Palais de la Méditerranée à Jean-Dominique Fratoni qui a déboursé l’équivalent de 3 millions de francs, soit 450.000 euros, pour acquérir le dit Palais, en soudoyant stratégiquement la fille de la présidente. C’est en quelque sorte le début de la fin! Est-ce le mobile voilé du crime? Est-ce la preuve que Jean-Maurice Agnelet a tué sa jeune maîtresse pour récupérer l’argent?
Voilà ce à quoi la Justice a dû s’ingénier à répondre durant presque 40 ans. Grâce à ces trois documentaires et leur rythme haletant, on se rend compte qu’un drame familial peut en cacher un autre… Et on vous laisse découvrir par vous-même les multiples rebondissements ainsi que leur teneur tragique pour ne pas casser le suspens aussi prenant qu’un jackpot progressif sur une slot!
Les constellations familiales bougent, les casinos terrestres aussi!
Il aura fallu attendre l’année 1986 pour voir les machines à sous telles qu’on les connait aujourd’hui être autorisées en France. Le 30 septembre 1985, Jean-Maurice Agnelet bénéfiçait quant à lui, d’un non-lieu, par rapport à l’accusation de meurtre d’Agnès Le Roux, le bénéfice du doute profitant à l’accusé en l’absence de preuve. Pendant ce temps-là, l’hôtel-casino de luxe tombait en lambeaux, lui qui était comparé à un palais des Mille et Une Nuits sous les rayons du soleil.
Tout de même incarcéré pour abus de confiance jusqu’en 1988, il n’a certainement pas pu profiter des machines à sous vidéo qui fleurissaient dans les casinos terrestres! De plus, c’est en 1990, seulement deux ans après, que le Palais de la Méditerranée s’est retrouvé entièrement détruit... à part la façade préservée de justesse grâce au ministre Jack Lang! Qui aurait cru en 1977, l’année où s’est joué le drame, que l’hôtel familial deviendrait des années plus tard le “Hyatt Regency Nice Palais de la Méditerranée” et que le casino ferait partie du Groupe Partouche?
À croire que les casinos en ligne offrent des aventures moins rocambolesques, mais plus sereines!