La crise des casinos est un puits sans fond. La fermeture des salles induit des pertes qui peuvent atteindre le milliard pour les plus grands acteurs du secteur. Et c'est le cas de la MGM, énorme groupe de casinos et propriétaire notamment du célèbre Bellagio à Las Vegas. MGM tente désormais de se remettre de cette crise en investissant dans les sites de pari sportif en ligne, mais la partie est loin d'être gagnée. Parions toutefois que MGM saura sortir ses pions du jeu à temps...
MGM recherche de l'oxygène
En snobant le marché en ligne MGM se retrouve dans une situation inextricable. Le groupe a licencié pas moins de 18 000 personnes aux USA. La crise semble loin d'être terminée même si la vaccination massive devrait permettre aux Américains de pouvoir se déplacer et de retourner dans les casinos qui attendent encore la permission d'ouvrir. Néanmoins, il faudra du temps pour que la confiance revienne et que les joueurs retournent en masse dans les salles de jeux américaines. La clientèle étrangère représente une grande partie des gains de Sin City et elle n'est pas prête de revenir. Les professionnels estiment qu'il faudra des années avant de retrouver les fréquentations d'avant la pandémie. Un groupe comme MGM doit trouver des solutions et son regard se tourne vers un marché qui cartonne malgré la crise de la COVID, celui des paris sportifs en ligne. On le voit en France avec une année record pour les bookmakers, mais aux US, c'est un marché qui est en pleine explosion. En effet, la libéralisation des paris sportifs en ligne est toute récente chez l'oncle Sam avec une législation en 2018. Aux US les bookmakers sont encore sur la vague de la fin de la prohibition. Forcément, un groupe comme MGM voit ce marché comme une bouffée d'oxygène qui pourrait le sauver le temps que la situation revienne à la normale. MGM n'a pas l'expertise de ce marché pour lancer une solution opérationnelle sur le court terme. Affaiblie, la MGM reste un groupe gigantesque capable de racheter les plus gros acteurs du gambling grâce à un cash-flow de plusieurs centaines de milliards d'heureux.
La ruée sur les bookmakers anglais
Il faut savoir que la loi américaine autorise les bookmakers étrangers à opérer sur leur territoire à la condition qu'ils s'associent à un casino licencié aux US. Le résultat, c'est que les plus grands sites de paris sportifs en ligne se sont associés avec les casinotiers américains. Si l'idée paraît bonne puisqu’elle ouvre un marché gigantesque, les bookies anglais n'ont pas pensé qu'ils plongeaient dans un bassin peuplé de requins. Aujourd'hui, les casinotiers essayent de racheter leurs partenaires afin de garder l'ensemble du gâteau pour eux. Caesars Entertainment a tenté de racheter William Hill pour la somme de trois milliards de livres.
MGM s'est associée avec Entain, un géant du secteur avec des bookmakers phares comme Ladbrokes, Coral et Bwin. Barry Dyller est devenu entre-temps l'actionnaire principal avec sa société InterActive Corp. Vu la situation, le milliardaire a réalisé un investissement de crise en achetant 12% de la MGM. La puissance des actionnaires de la MGM laisse penser qu’ils trouveront facilement une proie à dévorer. Ce ne sera pas Entain qui a refusé avec flegme l'offre de 9 milliards de dollars en précisant qu'elle était bien en dessous de la valeur de la société de ses prévisions de croissance.