L’IA (Intelligence artificielle) ne cesse de gagner du terrain là où l’humain recule, au point de parfois faire peur. Si l’IA occupe depuis les débuts du jeu vidéo une part prépondérante de son succès, la créativité humaine restait l’élément central à l’origine de la création de l'œuvre. Eh bien, un pas vient d’être franchi récemment, avec un jeu vidéo entièrement créé par une IA. Ce pari inédit est l'œuvre de la société Open AI qui propose donc le premier jeu du genre avec Candy Shop Slaughter.
Ce type d’IA a déjà (en partie) fait ses preuves, y compris dans un certain nombre de domaines de pointe. C’est notamment le cas de l’industrie militaire qui utilise déjà largement l’IA (d’ici 2040, tous les avions de guerre américains devraient être pilotés par intelligence artificielle). Mais l’IA connaît également un essor énorme dans des domaines aussi variés que la finance, la médecine, la logistique, l’industrie, etc. Elle intervient également dans la technologie des casinos en ligne où l'IA est déjà bien présente.
Néanmoins, il semble qu’une étape soit proche d’être franchie avec la mise au point de systèmes d’IA capables non-seulement de produire un raisonnement, mais aussi capables de faire preuve de créativité, voire de produire des sentiments (bien que la définition de ce terme reste sujette à interprétation).
C’est ainsi que depuis quelques années, nous assistons aux premiers pas de l’IA dans des domaines jusque-là strictement humains, comme l’art par exemple. Le 23 octobre 2018 un tableau entièrement réalisé par une IA est vendu aux enchères au prix de 350 000$. Ce qui ne manquera pas de soulever le débat épineux sur à qui l'œuvre doit-elle être attribuée? Les concepteurs de L’IA, ou l’IA elle-même?
Le cas de ce jeu vidéo créé de A à Z par une intelligence artificielle est une première historique qui en appelle probablement d’autres. La société de recherche Open AI co fondée par Elon Musk a réussi à obtenir d’une IA, la création d’une mise en scène, d’un scénario ainsi que des personnages complexes, une créativité (presque) humaine donc. C’est à tel point que les principaux intéressés, c'est -à -dire les joueurs n’y ont quasiment vu que du feu. En effet, d’après un sondage réalisé auprès de 1000 joueurs ayant pu testé le jeu, 77% d'entre-eux se sont dit satisfaits au point de jouer au jeu à l’avenir. Par ailleurs, 55% ont trouvé le scénario de qualité et 67% ont apprécié le soin apporté aux personnages.
En revanche, si nous avons insisté sur le caractère (presque) humain de la créativité de cette IA, c’est parce qu'il lui manque encore ce petit quelque chose d’humain. Ainsi, cet aspect n’a pas échappé à 10% des joueurs sondés qui ont souligné le manque d’originalité du jeu. Il est indéniable que même les créations totalement humaines manquent cruellement d’originalité, ce serait donc un faux procès que de mettre ce fait uniquement sur le dos de l’IA. D’autant plus que seulement 10% des sondés ont évoqué cet aspect et qu’il s’agit à ce jour de la seule expérience connue dans le domaine. Nul ne doute qu'elle s'étendra bientôt aux jeux d'argent et de paris sportifs.
L’avenir nous dira donc avec davantage de recul et d’expériences de ce type réitéré si l’IA peut réellement devenir le créateur de demain.
Au-delà des circonstances de sa création, qui sont relativement inédites, attardons nous un instant sur le concept du jeu.
Dans Candy Shop Slaughter les joueurs incarnent le personnage principal Freddy Skittle et son ami Ted. Le jeu propose par ailleurs deux options de jeux, le mode histoire et la version arcade. Dans le premier cas, il sera question de gagner des points grâce aux bonnes actions effectuées tout au long du parcours des deux protagonistes principaux. Dans le mode arcade, il s’agit d’un jeu de combat plus classique en 3D, mais avec une particularité néanmoins, ici ce qui coule à flots ce n’est pas le sang mais ce sont les bonbons et les friandises. Pour conclure,Candy Shop Slaughter n’est pas un jeu qui révolutionne le genre sur la forme, en revanche, sur le fond, c’est-à-dire sa conception, il s’agit clairement d’un pas de géant, à suivre de près à l’avenir.
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