En Hollande, les jeux de casinos et les paris sportifs sont autorisés depuis le 1ᵉʳ octobre 2021.
Afin de contenter une population de joueurs dépassant les 1,2 million, l’État néerlandais a concédé davantage de droits aux opérateurs du jeu du moment qu’ils étaient réglementés, et il a bien fait! Exactement comme avec la marijuana.
En termes de protection juridique, il est important de trouver un juste milieu. C’est pourquoi le ministre néerlandais, Franc Weerwind mise tout sur le libre-arbitre du joueur lui-même en n’intervenant pas dans la limitation de ses pertes au jeu.
Y aura-t-il prochainement une nouvelle réglementation? Le suspens reste entier !
Même si on est loin du personnage de Don Quichotte partant en guerre contre des moulins, il est difficile de ne pas être tenté de durcir les règles lorsqu’on parle de gains faramineux en argent réel et de leur impact sur la trésorerie d’un pays. Franc Weerwind, le ministre de la protection juridique, n’en est pas encore arrivé au bras de fer avec l’autorité nationale des jeux du “plat pays”, à savoir la Kansspelautoriteit, mais c’est tout comme puisque René Jansen, le président de la KSA, s’apprête à faire passer une loi sur les limites de pertes, coûte que coûte.
L’un voudrait permettre aux joueurs de se réguler eux-mêmes pour qu’ils ne soient pas tentés de s’exiler sur des marchés illégaux, et l’autre rêverait de fixer des limites de banqueroute à des joueurs au bord de la dépression voire de la faillite.
En juillet 2022, la KSA (Kansspelautoriteit) s’était félicitée d’avoir réussi à afficher le taux de prises de risque le plus bas de toute l’Europe pour protéger les consommateurs néerlandais avides de jeux de casinos. Néanmoins, Weerwind n’est pas de cet avis...
Ces résultats salués par toute l’industrie de l’iGaming, l’autorité des jeux les a obtenus grâce à une politique d’intransigeance. Au-delà des bonnes pratiques qui débouchent sur un jeu responsable, l’enjeu majeur de 2021 était de continuer à booster l’économie. Dès le 1er avril 2021, les premiers jalons étaient posés en termes de réglementation pour lancer les paris et les jeux, enfin!
Et la seule restriction en vue depuis le 30 juin 2022 réside dans l’interdiction pour les stars ou les joueurs de football de faire la publicité et donc l’étalage des jeux de hasard et d’argent (JHA). Sage initiative ou décision à double tranchant? L’avenir le dira sûrement!
Sur la question épineuse de “laisser faire” les plateformes en ligne, quelle est la position du nouveau ministre Weerwind en exercice dans la protection juridique depuis 2022? Lui qui se plait à contredire chaque pas en avant de la KSA, il lui semble actuellement impossible voire dangereux de fixer une limite quelle qu’elle soit aux pertes des joueurs ou même dans l’octroi des licences pour l’exercice des jeux en ligne.
C’est qu’il trouve de nombreuses qualités aux casinos comme celle de pouvoir exercer son libre arbitre. Même s’il n’est pas totalement contre l’idée d’imposer des limites, il part plutôt sur un plan de recherches de techniques alternatives qui respecteraient avant tout la vie privée. D’ailleurs, l’inscription au registre central d’exclusion du jeu, le CRUKS existe déjà, ainsi que l’article 4,28 destiné à attirer l’attention des casinotiers sur les possibles dettes de leurs nouveaux clients!
Toutes les convictions du ministre reposent sur le fait que sans publicité et sans casinos en ligne réglementés aux Pays-Bas, les joueurs seraient plus enclins à se tourner vers des casinos illicites alimentant par là une possible économie parallèle aidant au blanchiment d’argent. Et cela, il ne peut sans doute pas l’imaginer dans un pays réputé pour sa relative adaptabilité face aux changements de société...
Face aux députés qui “ne mangent pas de ce pain-là” tels que Mirjam Bikker et Michael van Nispen, Franc Weerwind avait opposé des arguments qui s’inscrivent bien dans la lutte contre les addictions: “Lors de la rédaction de la Loi, 
il a été décidé de laisser les joueurs fixer leurs propres limites. Ce choix s’appuie les expériences de prise en charge des addictions et sur différentes études qui montrent que la possibilité pour les joueurs de faire des choix éclairés sur leur comportement de jeu est une méthode de prévention efficace. Je souhaite donc m’en tenir à ce principe d’autolimitation”.
Ce qui plait le plus au public hollandais, ce sont les jeux de table à hauteur de 63% suivis par les machines à sous en ligne pour lesquelles 22% des joueurs en “pincent”! 12% aiment le reste des jeux comme les jeux de mine ou encore le Keno.
Pour ce qui est de la loterie en ligne, elle bénéficie d’un régime spécial qui lui est conféré par son ancienneté. Pas de questions à régler de ce côté-là par rapport à une éventuelle nouveauté dans le paysage ludique puisque la loterie nationale (Staatsloterij) est rattachée à l’État depuis 1726.
Il faut rappeler qu’aux Pays-Bas, les jeux de casino rapportent plus de 3 milliards d’euros, on comprend donc que les limites en tout genre ne sont pas pour demain. Dans l’iGaming comme ailleurs, tout se paye, même la liberté!
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