Après des promesses sur sa non utilisation il y a encore quelques mois, puis sur sa limitation aux événements regroupant plus de 5000 spectateurs, le pass sanitaire sera finalement étendu à presque tous les aspects de la vie courante. Les restaurants, cafés, cinémas, casinos, musées et même les hôpitaux seront concernés. Un bouleversement dans la vie de millions de Français pour qui il devient de plus en plus difficile d’échapper à la vaccination. Le monde sportif n'échappe pas aux nouvelles mesures et prends un coup de massue supplémentaire. Les structures de sports amateurs déjà touchées de plein fouet par les confinements successifs ont du mal à voir le bout du tunnel. Les effets se font déjà sentir et l’avenir des paris sportifs s’annonce plus incertain que jamais.
Son adoption définitive entérinée, le pass sanitaire deviendra obligatoire pour la pratique du sport dans un club à partir du 9 août. C’est ce qu’a notamment confirmé la Fédération Française de Football, par l’intermédiaire de son président Noël Le Graët, le 31 juillet dernier. Une obligation valable toutes disciplines confondues, mais aussi pour pouvoir accéder aux vestiaires ainsi qu'aux tribunes avant chaque entraînement ou chaque match de compétition. Les parents, spectateurs, ou autres accompagnants seront donc également concernés.
La présentation du pass sanitaire dans le milieu du sport amateur ne concerne à ce jour que les personnes majeures, mais sera étendue aux enfants et adolescents âgés entre 12 et 17 ans, à partir du 30 septembre prochain. Un protocole qui soulève comme partout ailleurs de sérieuses questions, notamment d’organisation. Ainsi les acteurs du sports amateurs se posent en premier lieu la question de l’applicabilité de cette mesure, en particulier avec de si courtes échéances. En effet, comment les clubs amateurs vont-ils pouvoir assurer avec leurs moyens dérisoires le contrôle de dizaines voire centaines de pass sanitaires les jours de match de foot par exemple? Ce qui est déjà un casse tête pour les cinémas ou restaurants devant embaucher spécialement pour l’occasion devient mission impossible pour des structures relevant quasiment du milieu associatif. S’ajoute à cela le flou régnant autour des jauges et conditions d’applications avec des passages du texte en question sujet à interprétations. On apprend par exemple que concernant le seuil de 50 personnes, il inclut les pratiquants, arbitres et encadrants mais pas les les gestionnaires, salariés et dirigeants bénévoles. Un véritable non-sens dans la mesure où les uns et les autres se côtoient indistinctement. Il est enfin plus que probable qu’à l’image des cinémas qui enregistrent 70% de baisse de fréquentation depuis la mise en place du pass sanitaire, les clubs amateurs voient simplement leurs adhérents fuir. Lorsque l’on sait que ce sont les cotisations des adhérents qui font vivre le sport amateur, il y a donc matière à être inquiet pour son avenir.
Comme les cinémas et restaurants, les salles de sport furent parmi les établissements recevant du public considérés comme “non essentiels” et donc les plus durement touchés par les confinements successifs depuis un an. Mais après avoir pu enfin rouvrir et voyant le bout du tunnel se profiler, les voilà désormais soumises à l’application du pass sanitaire depuis le 21 juillet dernier. Un protocole contraignant et demandant des moyens à faire appliquer pour des établissements aux finances déjà dans le rouge, mais l’ombre de la désertion des adhérents plane également. Ainsi la profession fait déjà état d’une chute vertigineuse du nombre de clients depuis la mise en place du pass sanitaire. Ce que confirme par exemple le gérant d’une salle de sport à Creutzwald (Moselle), qui est passé de 700 à 400 adhérents en seulement 48h. Affirmant même qu’une partie de ses clients se rendent désormais en Allemagne pour trouver des salles de sport non soumises au pass sanitaire. Un phénomène également observé dans le Nord de la France où un nombre croissant d’usagers de salles de sports et même des piscines, se rendent désormais en Belgique pour leur pratique. Face à cette hécatombe, plusieurs salles de sport ont d’or et déjà choisi de contourner cette contrainte en abaissant comme certains cinémas leur jauge à moins de 50 visiteurs. Un moindre mal pour les établissements concernés mais un manque à gagner évident, surtout pour les plus grosses structures. Reste donc maintenant à voir combien de temps le secteur pourra survivre à ce rythme. Chose très difficile à dire dans la mesure où les règles pourraient encore être amenées à changer. Mais surtout dans la mesure où comme c’est déjà le cas en Martinique ou à la Réunion, il n’est pas à exclure d’avoir à subir le pass sanitaire en plus du retour d’un confinement.
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