Sheldon Adelson, le principal actionnaire du groupe Las Vegas Sands et PDG de la société, prend à nouveau parti contre les jeux en ligne qu’il considère comme bien plus nocifs que les casinos réels. C’est dans un article daté du 18 novembre dernier dans Le Washington Post, que l’on a appris qu’Adelson le milliardaire influent est parti en croisade pour faire bannir les jeux en ligne des Etats-Unis d’Amérique.
Les jeux en ligne mettent-ils en danger la société ?
Malgré sa position de leader parmi les casinotiers, Sheldon Adelson, qui possède plusieurs complexes d'hôtels-casinos en Asie, est un des plus virulents opposants de l'
industrie du casino en ligne. Ainsi, en juin 2013, il expliquait dans une interview que le jeu en ligne exposait les personnes les plus fragiles d’une société aux dangers du jeu : jeunes, personnes âgées, travailleurs pauvres. Tandis que le casino en dur permettait d’identifier les joueurs et de détecter les plus fragiles, le jeu en ligne de part l’anonymat qu’il permet expose les joueurs les plus fragiles à la folie du jeu.
Pour lui le plus dur reste à venir. Si le Nevada et le Delaware ont émis des régulations vis à vis des jeux en ligne, l'ouverture de ce marché est imminente dans le New Jersey et des Etats comme la Californie, la Pennsylvanie, New York et la Floride sont en plein débat autour du sujet et devraient commencer à légiférer à ce sujet.
Sheldon Adelson lui, a pris position et souhaite que le Congrès américain bannisse tout simplement
les jeux d'argent en ligne du territoire américain.
Sheldon Adelson, seul contre tous?
Le milliardaire américain n’en finit pas de soulever la polémique dans son secteur. Ainsi John Pappas, directeur de la Poker Players Alliance déclarait récemment que les millions d’américains qui souhaitaient jouer en ligne et les états dont ils dépendent pèseraient plus dans la balance qu’un milliardaire comme Adelson. Jan Jones Blackhurst, vice-président des relations de Caesars Entertainment avec le gouvernement, critique quant à lui les positions d’Adelson, affirmant qu’une prohibition fédérale des jeux en ligne entraînerait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait.
Les Lobbyistes en action: selon le Washington Post, Adelson a commencé à recruter des lobbyistes de chez Patton Boggs et Husch Blackwell, en vue de peser dans les débats législatifs de 2014 sur le sujet. Rappelons qu’Adelson a en effet les moyens de ses ambitions. En 2012, il était devenu le plus grand donateur de l’histoire en finançant à hauteur de 100 millions de dollars la campagne présidentielle de Mitt Romney face à Barack Obama.
Les sondages en sa faveur?
Si tous semblent s’opposer au milliardaire concernant les jeux en ligne, un sondage mené par le Tarrance Group, un institut de sondage républicain, va pourtant dans le sens d’Adelson : “sept électeurs sur 10 ont des "sentiments négatifs" à propos des jeux en ligne”. Pourtant le milliardaire semble isolé y compris au sein de son propre camp. Chris Christie, candidat favori du camp républicain pour les prochaines élections présidentielles de 2016 n’est autre que le gouverneur qui a autorisé les jeux en ligne dans le New Jersey. Malgré son compte en banque, Adelson arrivera-t-il à faire basculer la chance de son côté?
Adelson se retire du projet de méga-casino de Madrid
Et avec tout ça, le grand patron du groupe américain Las Vegas Sands, a déclaré, vendredi 13 décembre dernier, que son groupe renonçait au projet, pourtant attendu de longue date, de construction d'un méga-casino à Madrid. Le groupe du casinotier a déclaré préférer se concentrer des marchés coréens et Japonais qui ont besoin d’étoffer leur offre en matière de tourisme par le biais de casinos et de complexes hôteliers attenants.
Alors que les premières pierres étaient attendues pour la fin 2013 et que l’on guettait les nombreux allers-retours du pdg du groupe entre les USA et l’Espagne, le projet semble donc être compromis.
Las Vegas Sands avec son projet de méga casino en Espagne avait en effet déclenché une polémique quand il avait demandé à déroger à la loi sur le tabagisme dans la péninsule ibérique. Celui-ci avait en effet demandé à ce que l’usage de la cigarette soit autorisé dans ses casinos à venir.
La ministre de la santé espagnole, Ana Mato, avait alors déclaré que son gouvernement cherchait une solution à cette demande, qui permettait de répondre aux exigences de la loi anti-tabac dans les lieux publics et de bénéficier de la manne de ces 260 000 emplois directs et indirects. Il faut dire que dans un pays frappé par le chômage ces emplois et le montant investi de 30 milliards de dollars étaient attendus comme le messie. Mais dans ce pays frappé par une crise sans précédent issus d’une bulle immobilière, il faut dire que l’appétit du groupe et ses projets immobiliers en inquiétaient aussi beaucoup.
Les autorités devront donc faire sans le groupe américain qui a préféré quitté la trop complexe Europe pour les marchés asiatiques. Reste à savoir si le projet survivra au départ du groupe d’Adelson qui a récemment pris le parti de faire interdire les jeux en ligne aux Etats-Unis.