Le chapitre des Jeux Olympiques de Paris à peine clos que se sont ouverts les Jeux paralympiques 2024 se déroulant du 28 août 2024 au 8 septembre 2024. L’esprit olympique et le dépassement de soi sont encore et toujours de la partie, mais une différence singulière apparaît également au grand jour. Il s’agit de l’absence de paris sportifs sur les jeux paralympiques qui avaient pourtant atteint des records pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Comment expliquer une telle différence ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre.
JO et paris en ligne : des chiffres records pendant les Jeux Olympiques de Paris
Les Jeux Olympiques de Paris à peine refermés, qu’il est déjà possible de tirer un premier bilan. Un bilan des médailles raflées bien sûr, un autre du déroulement des jeux ainsi que des cérémonies d’ouverture ou de clôture, mais aussi celui des paris sportifs. Concernant cette dernière catégorie, cette édition 2024 des JO est particulièrement pertinente, car des sommets ont littéralement été atteints. En effet, avec un total avoisinant les 360 millions d'euros misés (rien qu’en France) au cours de ces JO de Paris, les bookmakers furent à la fête. Pour vous donner un ordre d’idée et remettre ce chiffre en perspective, il s’agit d’un montant trois fois supérieur à celui enregistré lors des Jeux olympiques d'été de Tokyo en 2020. Toutefois, pour être précis, il convient de signaler que ces JO de Tokyo se sont déroulés en pleine crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 et sans public ni visiteurs étrangers. Il est plus que plausible que cet état de fait ait pesé dans la balance. Il n’en reste pas moins, que du point de vue des paris sportifs, ces JO 2024 furent un succès.
Un contraste saisissant avec les Jeux paralympiques
Venons-en maintenant à ces jeux paralympiques 2024 qui à peine refermés (8 septembre 2024) ont aussi naturellement droit à leur petit bilan. Eh bien, en quelques chiffres, ces JOP de Paris furent le rendez-vous de 175 nations, de 4 350 athlètes participants, de près de 13 000 volontaires et pas loin de 4 millions de visiteurs. Ce fut également la tenue de 540 épreuves et de 22 disciplines paralympiques pendant 12 jours de compétition. Plutôt pas mal n’est-ce pas ?
Ce sont les bookmakers qui ont dû être à la fête une fois de plus ? Eh bien, en réalité, pas le moins du monde. Si au cours des Jeux Olympiques de Paris, il était possible de parier sur 270 épreuves sur 329 sur les sites des opérateurs français accrédités par l’ANJ, eh bien, du côté de la version paralympique, ce chiffre tombe à (accrochez-vous bien) zéro. Oui, vous avez bien lu, il est tout bonnement impossible de parier sur ces jeux paralympiques 2024.
Mais alors, pourquoi un tel écart entre les deux compétitions ? Si L'ANJ, l’Autorité nationale des jeux a sobrement expliqué qu’elle n’avait simplement pas reçu de demandes de la part des opérateurs habituels concernant les jeux paralympiques. En réalité, l’explication est un peu plus complexe que ça et répond à des impératifs très terre à terre. Ainsi, la raison principale pour laquelle les opérateurs boudent les jeux paralympiques est qu’il est trop difficile d’établir des cotes réalistes dans la mesure où il n’existe pas autant de références et de données que pour les sports classiques. Difficile donc d’établir une quelconque comparaison ou d’anticiper un résultat sans plusieurs précédents concluants. L’autre raison invoquée, concerne le risque de corruption tendanciellement plus élevé dans le handisport. Ceci n’a naturellement rien à voir avec un quelconque manque de vertus des athlètes. En réalité, cette peur tient au fait qu’il ne s’agit pas ou peu de sportifs jouissant d’un statut de professionnel avec les émoluments qui vont avec. De cet état de fait résulte une triste réalité qui est qu’il est plus facile (et surtout moins cher) de corrompre des personnes dont les revenus liés au sport ne permettent pas de vivre. De plus, en cas de trucage, il serait plus difficile de faire toute la lumière dessus du fait d’un manque de visibilité/médiatisation, mais aussi à cause, comme nous l’avons vu précédemment, d’un manque de référence permettant de distinguer ce qui est suspect de ce qui ne l’est pas.
Pour conclure, nous pouvons considérer qu’il est regrettable que le sport paralympique ne puisse pas jouer dans la même cours que son homologue classique. Toutefois, si l’absence de paris sportifs ne ravira naturellement ni les parieurs, ni les bookmakers, il convient de rappeler que c’est l’esprit olympique qui prévaut. Ainsi, si le handisport est encore relativement épargné par la corruption et les dérives du sport business, alors ce n’est finalement pas une si mauvaise nouvelle.