Quand on pense aux casinos en France, deux grands groupes viennent immédiatement en tête : le groupe Barrière et le groupe Partouche. En revanche, Joa Groupe est moins connu du grand public - et pour cause, l'entreprise se démarque par le tournant digital qu’elle a su prendre au bon moment. Tout commence en 1948 quand Adrien Molinier acquiert, à Canet-en Roussillon, le tout premier casino du Groupe. Mais en 1957, le groupe change une première fois de nom et devient le Groupe Moliflor qui fait référence à l’association d'Adrien Molinier et de son neveu, Claude Florensa. Vous l’aurez compris, Moli pour Molinier et Flor pour Florensa !
Sept casinos voient assez rapidement le jour dans les régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Ces sept casinos vont alimenter le groupe jusqu’en 1999, date à laquelle le groupe change de nom pour la deuxième fois avec l'entrée en piste de Bridgepoint Capital, nouvel actionnaire majoritaire du groupe. C’est la naissance de Moliflor Loisirs. Ce changement drastique de management se fait immédiatement ressentir; pour preuve, on passe de 7 à 20 casinos ! Alors que Laurent Lassiaz est nommé en 2007 nouveau directeur de Moliflor, et Alain de Pouzilhac président du conseil de surveillance, ils en profitent au passage pour changer pour la troisième fois le nom du groupe... Retour sur une grande saga de l'univers des casinos.
Dans le même temps, l'opérateur de jeux d’argent canadien, Loto-Québec, acquiert 35% dans le capital du groupe. Mais ce n’est pas uniquement le nom qui change, c’est tout le concept qui en est bouleversé. Dès 2008, on assiste à une mini révolution ! Laurent Lassiaz a une obsession, dépoussiérer l’image du groupe qui en a bien besoin et affronter ses concurrents de plein fouet. Une nouvelle offre de service émerge : la commercialisation des jeux en ligne, appelée aujourd’hui, le gaming.
En effet, en 2010, Laurent Lassiaz surfe sur la vague du vote de la loi relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et, contrairement à ses concurrents, il est très réactif. Il propulse le groupe Joa au rang de premier et seul opérateur français à proposer à ses clients une expérience de jeux aussi bien en dur qu’en ligne et avec un compte joueur identique. Du jamais vu !
Ayant acquis les licences de paris sportifs et paris hippiques, Joa Groupe bascule dans le online avec son site de jeux en ligne : JOA ONLINE.
Ce nouveau département digital lui permet de rajeunir sa clientèle, rajeunissement qui a été impulsé lors de l'émergence des casinos nouvelles génération. Une période prospère s’ouvre pour Joa Groupe qui, en parallèle des paris en ligne, inaugure en 2012 un casino nouvelle génération à Montrond-les Bains avec un investissement de 15 millions d'euros ainsi qu'en 2013, un restaurant à Lyon, Le Comptoir JOA”.
Exit Bridgepoint et ses 55% du capital du groupe ainsi que Loto-Québec avec ses 35%. Place à la société britannique Alchemy Partners et au fonds d’investissement américain Davidson Kempner. Ils acquièrent plus de 50% des parts de Joa et sont donc les principaux actionnaires du Groupe. Laurent Lassiaz reste cependant PDG du groupe. Les deux actionnaires récupèrent un groupe qui, bien que prospère en nombre de casinos, était en difficulté financière. La dette s'éponge progressivement, et passe de 300 millions à 120 millions d’euros.
Il faut dire que ces difficultés ne sont pas propres au groupe Joa, c’est tout le secteur du jeu et des casinos qui est en crise. D’ailleurs, le groupe Partouche,numéro deux en France, connaît au même moment de grosses difficultés. La profession accuse dans les années 2012-2013 un recul de 4,25%. Comment expliquer les difficultés que rencontrent le secteur du jeu à cette époque ? Remettons-nous dans le contexte de l'époque, ces années signent la fin de la cigarette dans les lieux publics.
De plus, la concurrence déloyale fait rage avec la Française des Jeux, FDJ. En effet, les délais ne sont pas les mêmes. Si la FDJ peut lancer sur le marché un nouveau jeu en quelques semaines, les casinotiers, eux, ont besoin de plusieurs mois.
C’est l'occasion de s'étendre; de nouveaux casinos ouvrent leurs portes à Giffaumont-Champaubert en 2014 avec un investissement de 7,5 millions d’euros ( le 20eme casino), à Besancons en 2015, à La Seyne-sur-Mer en 2016, à Cannes en 2018, à Saint-Brevin-les-Pins et à Lons-le-Saunier en 2020 pour un 33ᵉ casino ! L'acquisition du groupe Emeraude (8 casinos et 3 hôtels) complète l'opération.
A ce stade, Joa Groupe est le deuxième opérateur de jeux qui a le plus de casinos en France. Puis, Joa online devient en 2021 JOABET, prolongation de Joa Groupe. Le site a été complètement refondu, les réseaux sociaux sont actifs, et Joa choisit des ambassadeurs populaires pour valoriser ses offres. Joa fait ensuite face à la crise sanitaire du Covid-19. Si les casinos en dur ont été impactés par la crise Covid-19, le groupe Joa a ouvert un casino nouvelle génération à Saint Laurent en Grandvaux en mai 2021, preuve de la bonne santé du groupe.
La Fondation Joa créée en 2009 a pour vocation d’alerter et d’accompagner les joueurs compulsifs, véritable sujet de santé publique. Le groupe Joa finance ainsi des études sociologiques du joueur et de ses addictions.
Joa se félicite néanmoins de l’implication des pouvoirs publics et des structures d’aide et de soins, ce qui lui permet d’agir dans d’autres domaines depuis 2020. Ainsi, Joa soutient l'aide à la réinsertion sociale et professionnelle suite à des accidents et la lutte contre l’isolement en favorisant et en finançant des projets d'activités ludiques et de divertissements.
Heureusement que pour soigner leur image, de plus en plus d'entreprises de gaming se lancent dans la philanthropie, et soutiennent de nombreux projets, profitant aussi bien aux animaux qu'aux humains.
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