Les régulateurs financiers des États du Texas, du Kentucky, du New Jersey et de l'Alabama ont déposé une action commune contre la société de casino en ligne métaverse Slotie. Le signe que l’étau se resserre contre les opérateurs peu scrupuleux qui surfent sur la vague des NFT, du métavers et des crypto-monnaies dans la sphère des jeux en ligne. Les joueurs peuvent se réjouir que l’écosystème s’assainisse.
Pour rappel, les NFT sont des jetons numériques basés sur la blockchain qui peuvent représenter la propriété d'un élément virtuel ou physique. Chaque NFT est une preuve de titre permanente et unique qui ne peut être modifiée, supprimée ou dupliquée. Tout a commencé lorsque, pour attirer les joueurs sur sa plateforme, l’opérateur Slotie géorigien a lancé une collection de NFT, des jetons non fongibles dont le but serait de leur permettre de partager passivement les bénéfices du casino. Les régulateurs américains qui se sont penchés sur l’affaire pensent néanmoins que les NFT de Slotie seraient en réalité des titres non réglementés.
La plupart des juridictions n'ont pas de législation ou de réglementation spécifiquement liée aux NFT, et il existe un flou juridique quant à savoir si les réglementations existantes pour les crypto-actifs sont applicables dans ce cas précis. La Securities and Exchange Commission des États-Unis a enquêté sur les NFT, mais n'a fourni aucune indication formelle quant à savoir s'ils peuvent être considérés comme des valeurs mobilières.
Les régulateurs américains ont ordonné à Slotie de cesser et de s'abstenir de vendre des NFT. À ce jour, la société a vendu environ 10 000 jetons à ses utilisateurs. Le hic est qu’elle l’a fait en omettant de fournir aux acheteurs des informations cruciales, telles que l'adresse professionnelle de l'entreprise ou de ses fondateurs, ainsi qu’un numéro de téléphone ou une adresse e-mail.
Slotie a également omis de divulguer ses actifs, passifs, revenus et autres informations financières liées à ses opérations. "Les derniers produits d'investissement métavers - les NFT qui prétendent fournir un revenu passif - comportent souvent des risques importants qui ne sont pas divulgués", a déclaré Joe Rotunda, directeur du conseil des valeurs mobilières de l'État du Texas, dans un communiqué. "Ces risques sont souvent importants et investir dans la réalité virtuelle peut laisser les investisseurs pratiquement fauchés.
Les régulateurs de l'État ont ordonné à Slotie de cesser immédiatement de vendre des NFT aux investisseurs jusqu'à ce que le titre soit correctement enregistré. L’opérateur risque de lourdes amendes s'il décide d’ignorer l'ordre.
"Les régulateurs des valeurs mobilières étatiques ont pris l'initiative d'avertir les investisseurs sur les risques que présentent les investissements émergents liés au métaverse", ont déclaré les régulateurs. "Bien que la technologie blockchain, les actifs numériques et le métaverse suscitent un fort intérêt, des acteurs peu scupuleux tirent désormais parti de leurs intérêts pour perpétrer des stratagèmes frauduleux."
Ce n'est pas la première fois que les régulateurs publics agissent contre un projet de casino métaverse vendant des NFT.
En juillet, les autorités de l'Alabama avaient déjà envoyé des ordonnances similaires à Martin Schwarzberger et Finn Ruben Warnke, cofondateurs du Sands Vegas Casino Club. Les deux entrepreneurs vendaient des NFT pour financer le démarrage du casino en ligne, promettant aux acheteurs une part future des bénéfices en tant que « revenus du créateur ».
Le Texas State Securities Board a décrit l'offre comme "un système de valeurs mobilières illégal et frauduleux".
Les arnaques aux NFT dans le milieu du casino (et ailleurs) sont malheureusement encore trop fréquentes. On pense par exemple à des cas comme celui du Pharaon du Bitcoin ou encore de Baby AlCapone. Les joueurs se sont habitués à voir créer puis tomber ces opérateurs qui misent sur la vague des crypto-monnaies, des NFT et du metaverse pour attirer les utilisateurs, mais qui se font aussi vite rattraper par les autorités publiques.
Fraude, publicités mensongères, dissimulation de fonds et de l’identité des partenaires, désinformation sur les risques sont autant des mauvaises pratiques que l’on retrouve encore trop souvent dans ce milieu. Il est donc conseillé aux joueurs de rester sur leur garde, et de tenir compte du fait qu’il s’agit d’un écosystème encore émergent, pour lequel la régulation en place reste encore floue.
En attendant que la législation ne fasse pas l’objet d'interprétations aussi peu favorables aux joueurs, mieux vaut s’en tenir aux plateformes connues et disposant d'une licence. Les choses devraient d’ailleurs bouger rapidement puisqu’Interpol a récemment annoncé l’ouverture de ses bureaux dans le métaverse…
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