Blogueuse experte en casino en ligne et Igaming
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Depuis 2005, Betclic rassemble des joueurs passionnés de courses hippiques, de Poker, mais aussi et surtout de paris sportifs en ligne, seuls jeux autorisés en France. Qu’on soit pour ou contre, il est urgent de revoir les règles pour protéger véritablement les joueurs d’un nombre croissant de sites illégaux. C’est pourquoi Nicolas Béraud, Le fondateur du groupe Betclic, s’est montré favorable au dépôt d’amendement du gouvernement du 19 octobre visant à légaliser les casinos en ligne!
L’annonce a fait l’effet d’une levée de boucliers de la part des maires et des grands groupes casinotiers de France qui veulent avant tout préserver l’emploi des agents de sécurité, croupiers et autres personnels des maisons de jeux. Selon Nicolas Béraud, l’autorisation des casinos virtuels ne porterait pas atteinte au système actuel, la clientèle n’étant pas la même que dans les casinos terrestres, et les casinos illicites étant fréquentés par 3 millions de joueurs de plus qu’en 2019!
Dans le cadre du projet de Budget 2025, le gouvernement avait prévu de légaliser les casinos online pour obtenir les mêmes avancées que dans le reste de l’Union Européenne, à savoir empêcher le départ de l’argent amassé illégalement vers les paradis fiscaux. Mis à part Chypre, la France est en effet le seul pays qui n’autorise pas encore les jeux de de casinos en ligne pour limiter l’addiction des plus jeunes aux jeux de hasard et d’argent (JHA), entre autres.
Selon une étude réalisée fin 2023 pour l’Autorité Nationale des Jeux, les gains du marché illégal se chiffrent “entre 748 millions et 1,5 milliards d’euros, soit entre 5% et 11% du marché global des jeux d’argent”. L’offre des casinos en ligne non agréés par l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux) n’a donc cessé d’exploser! Même si les jeux de machines à sous et des jeux de table telle que la Roulette sont très attractifs voire lucratifs, ils restent néanmoins interdits.
Devant ce tableau, l’amendement du gouvernement fait le constat que la loi de 2010 autorisant seulement les courses hippiques, le Poker en ligne et les paris sportifs n’a pas suffi à enrayer l’expansion des sites illégaux en France, mais les a même encouragés! Autoriser les casinos en ligne rapporterait donc 800 millions d’euros à l’Hexagone… en les taxant à 55%. Cela permettrait également de contrôler l’offre des jeux, tout en protégeant les joueurs qui ont des troubles de l’addiction.
L’idée est séduisante et elle a convaincu Nicolas Béraud qui est aussi le président de l’Association française des jeux en ligne. Dans un entretien à la Tribune, le fondateur de Betclic a jugé “la situation actuelle catastrophique”. Selon lui, “personne ne se préoccupe des quatre millions de joueurs qui fréquentent les sites illégaux de casinos en ligne”, alors qu’“en les ramenant dans un marché régulé, on les protègerait par la loi”.
Ce qui veut dire que rien n’est contrôlé et surtout pas leur âge, leur identité, leur solvabilité, contrairement aux opérateurs en ligne dont font partie d’ailleurs Betclic et Winamax déjà agréés par l’ANJ. Au Portugal et aux Pays-Bas, mais aussi en Espagne et en Italie, les sites illégaux ont pu peu à peu disparaître grâce à la légalisation des casinos en ligne. Partout, la situation s’est améliorée, sauf en Allemagne. Pour Nicolas Béraud, il faut donc “un cadre légal pour pouvoir agir”!
Retournement de situation: le 28 octobre, on apprend que le gouvernement a fait machine arrière face à l’opposition des élus locaux et des gérants de casinos terrestres. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin a dû annoncer le retrait de l’amendement pour cause de fortes protestations: “Je crois qu’il nous faut d’abord travailler, de la concertation et quand vous n’êtes pas encore certain des conséquences que cela peut avoir, la sagesse c’est peut-être aussi de savoir concerter et réfléchir à l’efficacité des outils”.
Suite à l’amendement déposé le 19 octobre, on avait vu la colère gronder, notamment à travers une tribune du Figaro où pas moins de cent maires avaient demandé à Michel Barnier davantage de concertation et de penser aux milliers d’emplois directement menacés. Pour eux, un gros tiers des casinos risqueraient de déposer la clef sous la porte si les casinos virtuels se voyaient autorisés. Ils avaient même évoqué la figure de “boîte de Pandore” pour parler d’une baisse de 25% de l’activité pour les casinos en dur.
Leurs voix ne sont pas les seules à peser dans la balance: la Fédération Addiction, elle aussi, s’est montrée défavorable à l’amendement au projet de Budget 2025, la qualifiant d’“irresponsable et contraire aux priorités de santé publique”. Pourtant, le gouvernement était sûr de tenir enfin la solution pour “limiter l’impact sur la santé publique des consommateurs de jeux en ligne”. Alors, affaire à suivre!
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