Les jeux d’argent en ligne séduisent de plus en plus de joueurs mais certains peinent à contrôler leur passion pour ce loisir. Aussi, l’addiction aux jeux touche un nombre croissant de personnes. En Australie, une initiative originale permet aux amateurs de jeux de se désintoxiquer dans les bibliothèques.
A l’heure où les observatoires sociaux de nombreux pays constatent une nette augmentation du nombre de « joueurs excessifs », beaucoup d’Etats prennent ce problème à bras le corps. En France, par exemple, ce problème de santé publique est pris très au sérieux et l’Etat consacre un budget conséquent à la prévention de ces addictions. L'Arjel interdit les jeux de casinos en ligne mais autorise les paris sportifs en ligne, qui ne sont pas moins addictifs, le poker en ligne, qui n'est pas moins dangereux que la roulette (sauf si elle est russe) et enfin le PMU qui est une véritable boucherie où les chevaux sont soumis aux pires souffrances pour augmenter leur rentabilité avant de finir à l'abattoir... Les courses hippiques sont une véritable industrie infernale qui n'a rien à voir avec l'amour des chevaux, c'est l'amour de l'argent uniquement qui règne. Bref, hypocrisie de l'Arjel qui n'a que faire de l'addiction aux jeux tant qu'elle en contrôle les revenus...
Lire pour combattre l'addiction et la solitude
En Australie, si la prévention existe, de nombreuses actions sont également mises en place pour tenter de « désintoxiquer » les joueurs. Depuis quelques semaines, l’une d’elles fait d’ailleurs beaucoup parler sur Internet tant elle est originale. En effet, baptisée « Libraries After Dark », cette opération se déroule dans plusieurs communes d’Australie à savoir Preston, Mill Park, Glenroy et Broadmeadows et plus particulièrement dans les bibliothèques de ces villes. Le choix de ces lieux bien particuliers est d’ailleurs tout sauf un hasard puisqu’il est lié au fait que les bibliothèques participantes se trouvent à proximité des casinos. Une subvention de 300 000 dollars a permis à ce programme de voir le jour et le comble, c’est que ce financement provient de la taxation des revenus ! C'est en tous cas une bien meilleure méthode préventive et curative que la main mise française sur les jeux en ligne.
Soigner l’addiction au jeu dans les bibliothèques, une drôle d’idée ?
Avec le programme « Libraries After Dark », c’est vraiment une opération originale qui est proposée à celles et ceux qui sont accros aux machines à sous ou au poker. L’idée n’est toutefois pas de les priver de jouer mais plutôt de leur montrer qu’il est possible d’occuper leurs soirées différemment. Ainsi, si les bibliothèques de plusieurs communes australiennes ouvrent leurs portes jusqu’à 22h chaque mois et ce depuis la fin d’année 2017, c’est justement pour proposer aux amateurs de jeux de casino d’autres activités … et pas nécessairement de la lecture comme le lieu retenu pourrait le laisser penser.
Dans le cadre du programme, les bibliothèques se transforment en soirée tantôt en cinéma où ont lieu des projections de films, tantôt en immense salle de jeux où il est possible de venir participer à des jeux de plateaux ou des jeux de rôle et tantôt en cuisine dans lesquelles se déroulent des ateliers accessibles aux débutants. Autrement dit, pour contrer la passion dévorante de certains joueurs pour les machines à sous et le poker, l’idée est d’offrir une alternative pour rompre avec la solitude. Voilà comment est venue l’idée de « rendre vivantes en nocturne » les bibliothèques.
Depuis son lancement, le programme ne cesse d’attirer toujours plus de joueurs qui prennent conscience que le seul véritable gagnant dans les établissements de jeux est l’établissement de jeu lui-même. Bien évidemment, cela ne les empêche pas d’aller jouer au casino de temps à autre mais ils parviennent tout de même à mieux contrôler leurs dépenses. Ils ne sont ainsi plus des joueurs compulsifs et redeviennent de simples joueurs.
L’objectif de « Libraries After Dark » est donc atteint. Le succès de ce programme est tel que de nouvelles activités viennent régulièrement s’ajouter à celles déjà proposées. Récemment, ce sont ainsi des cours d’apprentissage du tricot et de la couture qui sont fournis en soirée dans les bibliothèques australiennes.