La décision vient de tomber ! Qu’il s’agisse de stars du sport ou de personnalités de téléréalité ou de médias sociaux, les sociétés de paris et de jeux n’auront plus la possibilité de faire apparaitre dans leurs spots publicitaires les célébrités tant adulées des jeunes et, en particulier, des plus jeunes…Les pubs sur les jeux d’argent et de hasard avec des célébrités, c’est terminé !
Quand le jeu en ligne est une discipline nationale
Avant toute chose, cette sentence n’est pas le fruit du hasard. En l’occurrence, les paris en ligne sont une véritable passion (pour ne pas dire addiction) au Royaume-Uni, où n’importe quel sujet ou n’importe quelle discipline peut faire l’objet d’une mise. Cette « discipline nationale » est toutefois devenue problématique, en particulier vis-à-vis des jeunes.
En effet, si la plupart des jeux de hasard sont interdits aux moins de 18 ans, un problème de santé publique a également été soulevé pour les « plus grands ». 430 000 joueurs adultes sont considérés comme des joueurs à problèmes, chiffre particulièrement aggravé avec la situation sanitaire. Par ailleurs, la CAP (Commission des pratiques publicitaires) s’est interrogée en 2020 sur l’impact de la publicité sur les jeux d’argent comme les paris sportifs pour les jeunes, mais aussi pour les enfants et les adultes jugés vulnérables.
Tout ceci a conduit à mettre en place un certain nombre de mesures pour améliorer la situation. Spots d’avertissement à la télé, interdiction d’utiliser une carte de crédit pour jouer, limite de paris… sont autant d’actions engagées à cette fin, mais pas seulement.
Objectif : protéger les jeunes et les joueurs vulnérables
Stars du sport internationales et icônes de la téléréalité et des médias sociaux ne pourront plus faire l’honneur de leur présence dans certaines publicités jusqu’alors très appréciées. De Ronaldo à Neymar, en passant par Chris Hugues ou Harry Redknapp, il était jusqu’à présent de bon ton d’inclure des personnalités dans une stratégie publicitaire sur les jeux d’argent et de hasard pour attirer du monde.
Cette stratégie s’est avérée efficace, tant et si bien qu’elle a séduit de nombreuses personnes et, en particulier, les enfants et les plus jeunes, s’identifiant pleinement à leurs idoles. C’est pourquoi le Royaume-Uni, représenté par l’ASA (Advertising Standards Authority) et la CAP, a décidé de réduire la portée des différentes sociétés de jeux de hasard sur cette population.
« Plus de footballeurs de haut niveau ou d’autres sportifs de haut niveau faisant la promotion des dernières cotes (…) Fini les influenceurs des réseaux sociaux, les stars de la télé ou autres célébrités populaires auprès des enfants (…) Et plus de publicités sur les jeux d’argent présentant des images de jeux vidéo ou un gameplay familier à la vie de nombreux enfants »
Ayant vocation à renforcer la politique de protection des joueurs, pour se focaliser sur une audience adulte, cette mesure d’interdiction est très claire : les sociétés de jeux et de paris n’auront plus le droit de mettre en vedette des célébrités dans leurs publicités. Selon les nouvelles règles, toute publicité « susceptible d’être très attrayante pour les enfants ou les jeunes » sera interdite, et ce « quelle que soit la façon dont elle peut être vue par les adultes ».
Applicable dès le 1er octobre 2022, cette décision concerne tous les médias diffusés (TV, radio, cinéma) et non diffusés (Internet, journaux, affichage).
Une décision radicale juste avant la Coupe du Monde 2022
Si l’objectif de cet amendement consiste à protéger les mineurs et les populations jugées vulnérables, les effets de cette décision se feront sentir très vite pour les sociétés de jeux de hasard et de pari. Applicable dès le début du mois d’octobre, cette nouvelle règle va même sérieusement impacter la Coupe du Monde qui débutera en novembre 2022 au Qatar. Ce changement, bien que radical, ne concernera pas cependant les médias où les moins de 18 ans peuvent être exclus.
La sentence étant tombée pour le Royaume-Uni, il reste à se demander ce qu’il en est pour la France où les comportements addictifs vis-à-vis du jeu augmentent significativement. 70 % des joueurs ont moins de 34 ans, concentrés essentiellement dans les paris sportifs en ligne et, plus particulièrement sur le football. Alors, il reste à savoir si le remue-ménage créé au Royaume-Uni restera local ou gagnera l’Hexagone.