Il y a ceux qui jouent au poker, il y a les joueurs professionnels du poker et puis il y a les légendes et parmi elles, il y a Stu Ungar. C'est sans doute le plus grand joueur de tous les temps. Évidemment, les générations d'aujourd'hui ont d’autres idoles, mais disons que c'est le Mickaël Jordan du poker avec le côté mauvais garçon de Diego Maradona. Si Le Kid a marqué son temps c'est qu'il était un génie dans trois disciplines : Poker, Blackjack et Gin Rami. Il est considéré comme le plus grand joueur de chacun de ces jeux de casino, pour ne pas dire le plus grand. Il mena sa vie comme une rock star, évita le club des 27, mais il vécut à s'en brûler les ailes. La force de Stu Ungar, c'est qu'au delà du poker, sa vie est une histoire de cinéma. C’était à une autre époque, celle où le poker ne se jouait pas sur internet, la télé était en noir et blanc, Eisenhower était président, et un gamin criait sa présence au monde, un 8 septembre 1953.
Stud est né avec les cartes en main. Il grandit dans une famille juive du Lower Est Side de Manhattan à New York City. Son père était propriétaire d'un club où on jouait plus ou moins légalement à des jeux d'argent. Il est donc tombé dedans quand il était très jeune. Rapidement, malgré les plaintes de son père, Stu devient un joueur reconnu de Gin Rami dans les cercles clandestins. A 10 ans, il gagne son premier tournoi de rami dans son quartier.
A la mort de son père, il doit prendre soin de sa mère handicapée et de sa sœur. Il joue beaucoup et gagne énormément. On le considère comme l'un des meilleurs joueurs de Big Apple. Il se lie d'amitié avec Victor Romano, gangster de son état, mais surtout brillant joueur de poker, capable de réciter le dictionnaire par cœur. Très intéressé par les calculs de probabilités, Victor devient son mentor et protecteur. Stu est un petit con arrogant et dans les salles de jeux clandestines, ce genre de joueur n'est pas vraiment apprécié, mais avec Romano en ange gardien, les esclandres de Stu étaient mieux tolérées et ses provocations étaient à la hauteur de son talent. Il écrasait ses adversaires et les balayait avec ses mots. Mais Stu est déjà un joueur invétéré et il réussit à s'endetter assez conséquemment auprès des bookmakers de la pègre. Il fuit NY en 1976. Après un passage à Miami, il est allé où son talent devait inexorablement le mener. A Vegas. Le temple des jeux aux US et peut-être dans le monde à l’époque avec Macao. Stu va se faire un nom et ce nom va effrayer ses adversaires. Au bout de quelques mois, il ne pouvait presque plus jouer. Il avait battu les joueurs pro de Gin en leur mettant de telle raclée qu'il devient une légende vivante du jeu. Pour trouver des adversaires, il doit même jouer avec des handicaps : « possibilité de regarder la dernière carte du jeu, rabais en cas de défaites, jeu au bouton en permanence... ».
Alors Stu joue au Blakcjack. Là, c'est encore pire. On se demande presque ce qui est légendaire quand en 1977, Bob Stupak met 100 000 $ , somme énorme à l’époque, sur la table. Il dit a Stu qu'il serait incapable de compter les cartes d'un sabot de 6 jeux et de dire quelle est la dernière carte du sabot. 312 cartes, évidemment mélangées qui passent sous vos yeux et que vous devez enregistrer jusqu’à trouver celle qui manque ; Stu gagne le pari. Stu est interdit de toutes les tables de blackjack de Vegas et d'Atlantic City !
Stu possédait une mémoire photographique exceptionnelle, voir hors du commun. Stu va réussir le tour de force d'être interdit de casino parce qu'il gagnait trop dans les tournois de gin très populaires à l’époque. Par la force des choses, il se met donc au poker. Et étant à Vegas, Stu s’inscrit au WSOP en 1980. C'est son premier tournoi de poker Texas Hold'em No Limit. Il est débutant à ce jeu. N'entrons pas dans la guerre des générations et venez pas m'expliquer que c’est plus dur maintenant. Il y avait beaucoup moins de joueurs, mais il y avait rapidement que la crème et la crème de l’époque c'est un peu le panthéon ou le Walhalla du poker avec des joueurs comme Doyle Brunson. La légende va adouber Stu en finale du WSOP où il dira du gamin qu'il n avait jamais vu un joueur progresser aussi rapidement dans un tournoi. Stu Ungar gagne son premier bracelet de champion du monde et un surnom donné par le maître en personne : The Kid. En 1981, Stu gagne une nouvelle fois le WSOP faisant taire ceux qui attribuaient sa victoire de 1980 à la chance. Il remporte des bracelets au 10 000 $ Duce to Seven Draw event en 1981 , 5,000 $ Seven Card Stud event en 1983.
Stu est un écorché vif et là où il brille ailleurs il s’éteint. Il tombe dans la cocaïne parce que les joueurs l'utilisaient pour tenir des heures aux tables de casino. Il devient accro et en 1990, on le retrouve en plein milieu du WOSP évanoui dans sa chambre. Malgré son absence à la table du tournoi et donc des pertes automatiques des blinds, il avait déjà amassé tellement de jetons qu'il a pu revenir et finir à une honnête 9 eme place pour un gain de 20 000$ !
Stu était accro à la cocaïne et gardait son amour pour les paris sportifs. L'une le détruisait, l'autre le ruinait. Le Kid disparaît du monde du poker professionnel pour élever sa fille, sans que l'on sache vraiment si il ne se faisait pas quelques cercles illégaux où les mises sont stratosphériques. Il revient en 1997 et ruiné, il se fait payer les droits d'entrée de 10 000$ du WOSP qu'il remporta pour un 3eme bracelet. Stu Ungar meurt en 1998, dans la chambre d'un motel pas loin d'être miteux. Une mort étrange, un peu comme sa vie, une crise cardiaque l'aurait emporté. Le Kid, c'est le talent, le génie et des capacités hors du commun. Aujourd'hui, il serait une icône bien au-delà du monde du poker, mais à l’époque, c’était simplement le plus grand joueur de rami, de blackjack et de poker de tous les temps.
Champion du monde WSOP 1981
Champion du monde WSOP 1997
Gains estimés à 30 millions de $
Abonnez-vous à notre newsletter pour ne rater aucune offre et bonus.