On parle souvent du danger de l’addiction aux jeux chez les adultes, or, ce problème est aussi très présent chez les adolescents. Récemment, des études ont montré que les adolescents sont aussi fortement touchés par l’addiction aux jeux en ligne. Ce serait même deux à quatre fois plus fréquents que chez l’adulte. 4 à 8 % des adolescents seraient touchés, surtout dans les classes sociales les plus défavorisées. Selon plusieurs psychologues spécialistes, l’adolescence est une période correspondant à une période de vulnérabilité. Les jeunes sont énormément confrontés à la publicité et au marketing des sites en ligne et y sont donc beaucoup plus sensibles.
"Le parcours de l’adolescent joueur pathologique débute précocement autour de 10-12 ans, le plus souvent par une phase de gain, avec un passage très rapide du statut de joueur occasionnel à celui de joueur problématique puis joueur dépendant, ce d’autant que l’âge de découverte des jeux d’argent est précoce. Les jeux les plus retrouvés chez l’adolescent sont les paris sportifs, les jeux de casino (poker, black jack, machines à sous) en ligne avec la carte bleue des parents, ainsi que les jeux de grattage avec lesquels l’adolescent joueur débute son parcours", notent les psychiatres addictologues Aymeric Petit et Michel Lejoyeux (hôpital Bichat, Paris) et Laurent Karila (hôpital Paul-Brousse, Villejuif), auteurs de l’étude.
Comment prévenir de telles dérives ? "Il importe, face à l’émergence du jeu pathologique chez l’adolescent, d’envisager une prévention parallèlement à un repérage précoce", souligne le Dr Karila. Les principaux signes étant souvent une baisse des résultats scolaires, des pertes de la concentration et du sommeil peuvent être également observés.
La dépression responsable des addictions
Les adolescents souvent addicts aux jeux d’argent témoignent d’un syndrome dit anxio-dépressif vue que la dépression peut précéder la survenue du jeu pathologique.
De même, l’anxiété peut être primaire ou secondaire à l’addiction. "Le jeu pathologique chez l’adolescent est également étroitement associé aux dépendances aux substances psychoactives, en particulier à l’alcool, au tabac, au cannabis et à la cocaïne", souligne l’étude.
La prise en charge cognitive et comportementale n’est pas axée uniquement sur le jeune patient mais concerne également la famille à laquelle le thérapeute doit expliquer que "le jeu pathologique est une maladie et non une faiblesse, un vice ou un manque de volonté". Enfin, il est bien sûr conseillé à l’adolescent d’éviter de fréquenter les lieux à risque (bar-tabac) et de le convaincre d’accepter de changer de numéro de téléphone et d’adresse e-mail pour éviter les sollicitations de ses relations de jeu. Enfin, des séances de relaxation, de même que des groupes de parole ou d’entraide, peuvent être proposées au jeune joueur. Les casinos en ligne prévoient pour ce type de joueurs des possibilités de se fixer des limites de jeux afin de ne pas finir interdit de casino en ligne !